Attentat de Liverpool : Les chrétiens appelés à aimer les réfugiés sans discrimination malgré la polémique

En Angleterre, après l’attentat suicide de Liverpool et des révélations selon lesquelles l’auteur de cet acte terroriste se serait converti au christianisme, le ministère de l’Intérieur dénonce une pratique courante parmi les exilés qui leur permet de « tricher avec le système d’asile ». Malgré la polémique des dirigeants chrétiens qui travaillent auprès des réfugiés défendent leur engagement et affirment que leur travail se poursuit.
Dimanche 14 novembre, un attentat suicide a eu lieu à Liverpool. Un kamikaze s’est fait exploser dans un taxi aux alentours d’un hôpital de la ville. Le chauffeur du taxi a miraculeusement réussi à s’échapper du véhicule au moment de l’explosion.
L’homme à l’origine de cet attentat s’appelait Emad al-Swealmeen, il avait 32 ans. Irakien venu au Royaume-Uni en tant que demandeur d’asile, il avait été accueilli par des chrétiens à son arrivée dans le pays. Le Telegraph révèle qu’il s’était converti au christianisme et avait fait sa confirmation en 2017 à la cathédrale de Liverpool.
Selon le ministère de l’Intérieur, la conversion au christianisme serait devenue une « pratique standard » parmi les demandeurs d’asile à la recherche d’un moyen « de tricher avec le système d’asile ». En se définissant chrétiens, ils peuvent ensuite déclarer avoir été persécutés dans leur pays.
Une révélation qui a créé la polémique autour du travail effectué par l’Eglise auprès des personnes exilées. Christian Today rapporte que selon le docteur Krish Kandiah, qui a aidé des églises à accueillir des réfugiés venus d’Afghanistan et de Hong Kong, ces affirmation ne sont pas « justes ». Il estime en outre qu’elles ne devraient avoir aucun impact sur la mission de l’Eglise qui est « d’aimer Dieu et notre prochain ».
« Nous ne tolérerons jamais les actes de terreur ou de violence, mais nous devons toujours faire preuve de miséricorde et d’attention sans discrimination », a-t-il déclaré.
En ce qui concerne la légitimité des conversions au christianisme, il rappelle que « Jésus lui-même a dit que tous ceux qui l’appellent Seigneur n’est pas un disciple et il a mis en garde contre les portes larges et étroites ainsi que contre l’arbre étant jugé par ses fruits, nous sommes donc tous encouragés à vérifier si nous sommes vraiment des disciples de Jésus et si nous avons vraiment une foi authentique en Dieu ».
« Nous devons aimer sans discrimination », a-t-il ajouté.
L’Eglise d’Angleterre a également défendu son engagement auprès des réfugiés à la suite de cette polémique. Un porte-parole a déclaré que « ce n’est pas le rôle du clergé d’établir la légitimité des demandes d’asile et d’évaluer les implications en matière de sécurité ».
De plus, l’institution affirme ne pas avoir connaissance de « preuve suggérant une corrélation généralisée entre la conversion au christianisme, ou à toute autre fois, et l’abus du système d’asile ».
Le révérend Canon Gareth Jones qui est coordonnateur des réfugiés au sein du diocèse de Chelmsford, et a aidé à l’installation de 300 réfugiés venus de Syrie et d’Afghanistan depuis 2015, a déclaré à Christian Today qu’il était fier de l’engagement de l’Église d’Angleterre auprès des personnes les plus vulnérables au monde.
Il estime en outre que l’Église n’offrirait jamais le baptême à quelqu’un si elle ne croyait pas que sa foi était sincère.
« Alors que l’Église voudra toujours aider à garantir que les réfugiés et les demandeurs d’asile soient traités avec humanité et aient accès à une justice équitable, nous ne sommes en aucun cas responsables d’évaluer la véracité des demandes d’asile ou les implications pour la sécurité des individus » a-t-il poursuivi, rappelant qu’il s’agit là du travail du « ministère de l’Intérieur et des services de sécurité ».
Camille Westphal Perrier